Pour finir en beauté cette deuxième vague d’Héritages, nous sommes ravis d’annoncer la publication d’une autrice particulièrement importante : Sakumi Yoshino ! Malgré son impact et l’influence que ses oeuvres ont eu sur de nombreuses lectrices, elle reste complètement inconnue en Occident. Ce mal sera enfin réparé puisque nous publierons sa série la plus mythique : Shônen wa koya wo mezasu (titre provisoire).
Résumé : Miyako Karino est une lycéenne rêveuse et amatrice de littérature. A tel point qu’elle écrit déjà des romans. Pourtant, contrairement à de nombreux de ses camarades, elle ne sait pas ce qu’elle veut faire de sa vie. La seule chose dont elle est sûre, c’est qu’arrivée à cette période charnière qu’est la puberté, rien ne lui fait plus peur que de changer pour devenir « une femme ». Alors, plutôt que de réfléchir à l’avenir, elle préfère profiter de son quotidien avec Kobayashi et Sugano, ses deux meilleurs amis. Pourtant, quand le destin lui fait croiser la route de Riku Kimijima, un mystérieux athlète, elle croit trouver en lui un alter-ego… Mais pour quelles raisons est-elle autant fascinée par ce dernier ?
C’est en 1980 que Yoshino Sakumi débute sa carrière de mangaka, en signant l’histoire courte Utsu yori uso ga yoroshii no ! dans les pages du magazine Bouquet, de Shueisha. Très vite, elle se fait remarquer par la dimension littéraire de ses oeuvres, mais aussi par leur dimension très psychologique. Son style se caractérise par des dessins très détaillés, faisant la part belle aux décors. Mais surtout, c’est l’aspect analytique, parfois distancié, de sa narration, mais qui lui permet justement de développer de manière très fine la psychologie de ses personnages. Souvent, « l’autre » est un miroir de « soi », et ses protagonistes font face, à travers leurs rencontres, à de grandes crises identitaires. Pas étonnant, alors, que ses oeuvres aient autant marqué les esprits. Au-delà du monde du manga, Yoshino Sakumi était connue pour être critique de cinéma, essayiste et illustratrice.
Shônen wa koya wo mezasu a été dessiné entre les numéros de septembre 1985 et septembre 1987 du magazine Bouquet, soit dans le début de la carrière de la mangaka. C’est sans aucun doute avec ce titre qu’elle trouve son ton, qu’elle prend son envol. Traumatismes enfouis du passé, refus de grandir, secrets de famille… Au fil des pages, l’autrice dévoile toutes ses intentions, et ce qui semblait commencer comme une série faussement légère prend une ampleur existentielle troublante. Jonglant entre des moments de vie ordinaire et d’autres plus dramatiques, Yoshino Sakumi livre une oeuvre particulièrement marquante. L'omniprésence de la végétation et de motifs floraux dans les planches rajoute une ambiance résolument unique à ce titre. A noter que le titre est une référence à un roman de Hiroyuki Itsuki (Seinen wa koya wo mezasu).
Notre version française sera basée sur le travail restauré par l’éditeur japonais Hon no zasshisha, et totalisera trois épais volumes.
