Il y a beaucoup de choses à dire, sur cette saga... Par où commencer ? À n'en pas douter, il s'agit d'un titre qui s'intègre parfaitement dans notre ligne éditoriale ! Car en plus de la question de la transidentité, Ce qu'il n'est pas se paie le luxe de se dérouler... en province ! Mirai et Shirô, tous deux Tokyoïtes, vont devoir s'habituer à un autre style de vie en décidant de suivre leur scolarité loin de la capitale. La saga est très ancrée dans son environnement - la région de Hiroshima - ce qui n'était pas pour déplaire à un éditeur de campagne comme nous. Loin des "isekai" et autres light novels se déroulant dans des univers purement fictifs, Ce qu'il n'est pas nous ramène dans la description d'un quotidien bien réel. D'ailleurs, tout au long des 6 volumes qui constituent la saga, on suivra l'évolution des personnages, au fil de leurs années lycée. Les tomes sortiront donc au fil des saisons : la rentrée scolaire ayant lieu en avril au Japon, le premier opus est prévu pour le printemps, le second pour la fin de l'été 2019 (saison où se déroule le tome), et ainsi de suite.
La publication de cette série s'est déroulée au Japon de 2014 à 2016, mais a connu quelques difficultés. Car malgré un vrai succès d'estime, l'œuvre a déstabilisé une part du lectorat masculin hétéro, plutôt habitué aux light novels avec des personnages féminins sexy et/ou mignons. Or, le décalage entre les couvertures japonaises et le caractère bien trempé de Mirai (qui malgré sa sexualisation sur les illustrations originales, est bel et bien un homme trans) n'a pas été du goût de tout le monde, et les ventes n'ont pas suivi autant qu'aurait pu l'espérer l'éditeur... La série a failli être interrompue, sans fin, au tome 5. Mais finalement, grâce au soutien des lecteurices, l'auteur a pu y apporter une conclusion en bonne et due forme dans un sixième et ultime opus.
À ce sujet, nous sommes bien évidemment obligés de commenter les choix de couverture. Cette fois-ci, nous n'utiliserons pas du tout les illustrations des couvertures japonaises, pas même en supplément à l'intérieur des volumes. Ce choix a bien sûr été fait avec l'accord (et même la bénédiction !) des ayants droit. En effet, la sexualisation excessive du personnage de Mirai, comme s'il s'agissait d'une femme sur les images, n'était ni représentative de la qualité du contenu, ni respectueuse des concerné·es. Au Japon, à l'époque, les light novels s'adressant surtout à des lecteurs cis-hétéros, les choix avaient été faits dans ce sens-là. Mais la réalité de la France fait que nous avons préféré créer un concept de couverture complètement différent. En outre, les réactions de certains lecteurs au Japon confirment sans aucun doute la pertinence de ce choix.
Pour les Éditions Akata, il s'agit donc d'un gros risque et enjeu du label Young Novel, car avec un total de 6 tomes, la saga va proposer quelque chose de très différent de ce à quoi sont habitués les lecteurs de light novels. D'un autre côté, en plaçant la narration du point de vue d'un personnage cis-hétéro (qui ne se comportera pas toujours bien), le titre pourrait ne pas intéresser les concerné·es. Pourtant, il nous semble important de continuer à mettre en avant ce genre d'ouvrages, et c'est avec beaucoup d'affirmation et d'enthousiasme que nous proposerons ce titre prochainement.