Je viens donc de découvrir, en replay, le documentaire diffusé hier soir, sur France 2 : "Souffre-douleurs : ils se manifestent". Et que dire… Que dire que trop souvent, encore aujourd'hui, ce genre de documentaire et de témoignages réveille en moi de bien désagréables souvenirs. Les souvenirs d'un enfer quotidien, subit, éprouvé, pendant deux très longues années. Comme le disait une de mes très bonne amie : "Cela laisse des traces à jamais". Oui, sans aucun doute, et cela modifie votre rapport au monde et à autrui. Pour toujours.
"Ijime"… "Bullying"… Au Japon ci, aux USA ça… Mais en France, nous sommes trop civilisés pour ce genre de comportement, n'est-ce pas ? Il est tellement facile, hélas, de se cacher derrière des mots étrangers, de ne pas accepter de regarder la réalité de notre pays : le harcèlement scolaire quotidien prend en France, comme ailleurs, des proportions infernales pour ceux qui le vivent. Mais combien de fois ai-je entendu/vu/lu, que ce soit dans la "grande presse" ou même autour de moi "Mais non, chez nous quand même, ça ne prend pas les mêmes proportions" ? Eh bien pourtant, si… Mais il faut hélas attendre des drames pour que la plupart des gens accepte cette réalité. Et encore… Des enfants de 13 ans se pendent dans le plus grand anonymat, et les vraies questions sont étouffées.
J'ai très longtemps été en colère face à cette réalité, face à cette hypocrisie ambiante, face à cette presse culturelle incapable d'aller plus loin et de dresser les parallèles avec ce qui se passe chez nous. Combien de fois une chronique mal écrire d'un manga sur l'ijime, genre "ouh là là ils sont pas bien au Japon" m'aura mis dans une rage folle ? Je ne saurais le dire… Ce que je sais aujourd'hui, par contre, c'est qu'il serait temps d'arrêter de commenter l'éditorial japonais, le contenu des oeuvres, en commençant par des "Au Japon" ou "Dans la société japonaise".
Lisez Life, lisez A Silent Voice, lisez C.L.A.S.S. … Et regardez GLEE, aussi. Ces oeuvres d'utilité publique devraient être dans tous les CDI de France. Elles devraient être imposées à tous les personnels éducatifs, d'ailleurs. Lisez et ouvrez les yeux, pour accepter une réalité : ces oeuvres ne sont pas des fictions lointaines, mais elles parlent de la réalité. De NOTRE réalité, de ce même enfer quotidien qui pousse chaque jour, y compris et surtout en France, des jeunes à se suicider. Les artistes et sociétés du Japon et des USA ont au moins l'honnêteté de regarder ce problème en face, d'ouvrir le débat, aussi délicat soit-il. Parce que la première étape pour guérir un mal, c'est de l'identifier, de le nommer. Sans cela, il reste pernicieux et invisible.
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